Le compliment disparu

Le compliment disparu
Par Rav M.Bitton

« Il y a ceux qui ne savent pas le donner ».

Plus grave, « il y a ceux qui refusent de le donner ».

Entre les deux, « il y a ceux qui n’ont pas le cœur à en faire, en ce moment ».

Quel est le point commun de ces trois personnages ?

Réponse : Ils réagiraient avec joie et contentement au premier compliment qu’on leur adresserait.

Même déprimés, ou pire encore, accablés d’un triste sentiment d’impuissance, ils souriraient et accepteraient d’écouter les bons conseils du « complimenteur ».

En un mot, ils trouveraient « normal » qu’on leur adresse un beau compliment.

Pourquoi ces mêmes personnages, avant ou après une phase de déprime, ne font pas de compliment ? Pourquoi ne considèrent-ils pas le compliment comme une obligation vis-à-vis de leur conjoint(e) ?

La rumeur populaire accuse les hommes d’être majoritairement concernés par ce vilain défaut. Comme toujours, c’est faux et archi-faux. Les hommes se plaignent tout aussi souvent que les femmes, de ne pas recevoir de compliments ou d’encouragement de la part de leurs épouses.

C’est la maladie la mieux partagée.

Il y a plusieurs raison à ce phénomène :

– on n’a pas vu ses parents se complimenter.

– Eux-mêmes étaient avares de compliments vis-à-vis des enfants.

– On peut aussi considérer que l’aide et la solidarité sont des « fondamentaux » du couple ; pourquoi donc remercier quelqu’un qui fait son devoir ?

– Plus terrible ; on a souvent tendance à voir les défauts de l’autre, et de surcroît, à les lui dire. Il faut bien éduquer le/la conjoint(e), n’est-ce pas ?

Tout cela est vrai. Cependant, il existe une raison certes plus factuelle mais qui révèle un véritable dysfonctionnement psychologique, qui trouble toutes les données.

Dans la vie de couple, et bien plus encore dans la vie familiale, les disputes et les règlements de compte peuvent être « monnaie courante ». Dans ces tristes occasions, on a tendance à exagérer, à ensevelir l’autre sous une montagne de reproches, de jugements, de culpabilité, voire d’insultes et de gros mots…et plus « si affinités »……

On crée un monstre d’une telle laideur qu’il devient bien sûr impossible de lui adresser le moindre compliment, car comment valoriser au choix, un débile profond, une crapule de la pire espèce ou pire encore, un nazi qu’on aurait dû exécuter avant les procès de Nuremberg, tant son cas échappe à toute espèce de bonté.

En un mot, dans la dispute, on monte trop haut, on surdimensionne les attitudes négatives de l’autre. On les regarde comme une répétition de son roman familial, lui-même sordide. On s’interdit donc de redescendre vers le réel.

Une fois la poussière de l’affrontement retombée, la vie voudrait reprendre ses droits. Mais il est tard. On a perdu beaucoup de crédibilité. L’autre ne croira plus à rien ; il n’est plus prêt à « encaisser » des compliments de la part du conjoint qui l’a insulté la veille.

Le compliment se prépare dans les disputes. Préservez le futur en période de tension. Ne vous laissez pas aller à l’assouvissement de vos passions, de votre envie de vengeance, de répondre à tout prix.

Toute dispute a un lendemain.

Pensez-y quand tout dérape. Pensez qu’un conflit peut se résoudre et qu’une dispute n’est jamais qu’une autre manière de se dire qu’on s’aime malgré nos différences.

Bon courage.

Au prochain compliment

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