Le compliment : comment donner la vie en un mot
Par Rav M.Bitton
Posons-le : On a tous besoin de compliments.
Le compliment nous flatte, nous donne des ailes. Il nous rend plus léger, plus attentif à l’autre, à celui ou celle qui nous l’adresse.
Il fait de nous des êtres meilleurs.
Pourtant, et ce de manière assez surprenante, certaines personnes éprouvent quelques difficultés à le formuler. Ou plus simplement, « on » n’en dit que lorsque l’on a intérêt à en dire, ou lorsque la situation tendue qui s’est installée entre les conjoints, exige « réparation ».
En un mot, le compliment est souvent intéressé, presque jamais gratuit, toujours sujet à interrogation.
L’expérience des thérapies le montre clairement. Lorsque l’on pose la question de la date du dernier compliment, on obtient des mines affectées.
C’est logique, me direz-vous. Les couples qui viennent en thérapie sont souvent submergés par des émotions négatives. Cependant, à l’époque « préhistorique » de leur entente, avaient-ils l’habitude de se complimenter ? Avaient-ils l’habitude de se valoriser réciproquement ?
Le compliment est un besoin de l’âme. Chacun d’entre nous a besoin d’être valorisé, de savoir qu’il a une vraie valeur, notamment, aux yeux de son conjoint et de ses parents. Le compliment est indépendant des actions de l’autre. On doit complimenter parce que l’autre existe, tout simplement. Parce que le simple fait que son âme se trouve dans son corps et qu’il soit présent dans ce monde, justifie qu’on lui donne de la vie, et parfois même qu’on lui rende la vie, par un compliment, une parole positive, un acte de valorisation. L’émetteur du compliment y gagne un acte de hessed. On donne de la tsédaka à des pauvres parce qu’ils sont en souffrance du fait de leur manque.
Nous sommes tous des pauvres vis-à-vis du compliment. Donnons-le aussi généreusement que nous distribuons notre tsédaka. L’argent donne vie au corps ; le compliment donne vie à l’âme.
Bon courage à nous tous
